Par ces mots Giono campe bien plus que le secret de la réussite: une vraie philosophie de vie qui colle étonnamment à nos tempéraments.
Tourner le dos aux lieux communs, aux concepts attrape-tout et aux folies dépensières; préférer une terre réellement préservée et valorisée aux tartes à la crème peintes en vert à la sauce soit- disant durable du «green –washing»; ne pas transiger à la fois sur ce que nous sommes et sur notre capacité à innover! Autant d’attitudes qui réconcilient, si besoin était, l’âme du paysan et celle de l’entrepreneur pour le plus grand bonheur de nos comptes d’exploitation. Un seul bémol: l’esprit de conquête, on le croyait inscrit à jamais dans l’ADN aveyronnais mais il manque parfois de tonus dans notre approche de l’export, particulièrement hors d’Europe, là où les niveaux de croissance demeurent confortables.
Une analyse approfondie des plus grands succès économiques et industriels de ces 10 dernières années nous laisse sans voix: sur chacun de ces projets et sur l’ensemble de nos filières y compris les plus exposées, dans chacune de ces idées et au coeur de ces entrepreneurs, une seule obsession, un seul grand principe, cultiver coûte que coûte ce qui différencie.
C’est ainsi qu’un segment de notre filière viande ovine tutoie «la haute couture» c’est-à-dire la grande gastronomie, qu’un couteau devient une œuvre d’art, c’est ainsi que les cuvées spéciales de nos roqueforts se donnent des airs de grands crus, c’est ainsi que nos fleurons de la mécanique et de l’industrie du bois se positionnent intelligemment dans des niches où ils conservent une longueur d’avance ou simplement un avantage concurrentiel.
Au moment où s’amoncellent à nouveau quelques nuages noirs sur la douceur printanière, il conviendra tout à la fois de ne pas oublier son couvre-chef mais surtout de ne pas se tromper de chemin.
Accédez à la newsletter n°70 de l’économie aveyronnaise