Le territoire se délite sous nos pas. Bricolée sur un coin de table par des barons au bout du rouleau qui n’ont, que très rarement, franchi le périphérique parisien, la nouvelle carte des territoires de France est une tragédie. Une tragédie pour nos territoires ruraux en premier lieu si fragiles. Une tragédie pour l’économie qui ne peut prospérer sans les services de proximité et la bienveillance d’un pouvoir local/départemental en complicité sur l’essentiel.
Que pourra bien évoquer le destin de Thérondels, de Vezins, de La Salvetat Peyrales ou de Saint-Izaire à une techno structure toulouso-montpellieraine focalisée sur les clusters, l’aéronautique, les trophées des grands groupes et la visibilité internationale des métropoles régionales ?
La giga région qui se profile est un monstre d’incohérence. Incohérence sur l’identité, sur sa surface avec ses 73 000 km², soit l’équivalent du Benelux (!), incohérence historique.
Exit le sud ouest, exit l’Aveyron dont on connaît pourtant tous les attributs positifs si porteurs pour nos visiteurs, nos nouveaux arrivants, nos consommateurs, nos entrepreneurs et pour les aveyronnais eux-mêmes.
Ultime générateur de fumées à la main d’un pouvoir à la dérive, la machine à dévitaliser le territoire est en marche.
Nous résisterons ! Car comme celle des corses, des bretons et de bien d’autres, notre histoire ne se résume pas à un quinquennat misérable mais à 3000 ans de créativité, de persévérance et de fierté irrépressibles. Ceux qui sont aujourd’hui dans l’inconstance et dans l’inconsistance doivent en prendre conscience.
On ne saurait trop recommander nos vieux proverbes rouergats à ces gouvernants qui ont oublié que la boulimie, l’obésité et les mille-feuilles dégoulinant d’excès se dénichent avant tout dans notre pays, dans les rangs de l’Etat lui-même et non au sein des collectivités : « per refourma ce que bo mal coumenço per toun hostal ! » (Pour améliorer ce qui va mal, commence par ta maison !).
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