Ce Lundi 18 janvier 2016, je présentais mes vœux à mes concitoyens du Sud Aveyron et à tous les acteurs de notre territoire. Ce fut une belle cérémonie avec des courageux qui avaient bravé les conditions climatiques que je remercie du fond du cœur et beaucoup d’excusés qui m’ont adressé des messages que j’ai beaucoup appréciés. Si je regrette infiniment que la neige ait empêché de nombreuses personnes de se déplacer, je réitère cependant mon message de détermination et d’énergie dans la période difficile que nous traversons.
Ci-dessous, retrouvez la retranscription de mon élocution.
Mr le Maire, cher Aimé, et ton équipe du conseil municipal d’Aguessac, mes collègues maires, conseillers départementaux, élus du Sud Aveyron et de l’Aveyron qui avez répondu nombreux à notre invitation de ce soir, et ce malgré les conditions climatiques, Messieurs les représentants de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers, Mesdames et Messieurs les responsables militaires et religieux, Mesdames et messieurs les conseillers municipaux, mesdames et messieurs, chers amis.
Ce moment est un moment d’émotion pour moi, et j’associe à cette émotion mon ami, et suppléant, conseiller départemental de St Affrique, Sébastien David. C’est en effet la première fois que nous sommes amenés à nous rassembler, à nous réunir, pour un moment amical autour des vœux, qui, il faut bien le dire, sont d’abord et avant tout un prétexte qu’il faut savoir saisir pour partager quelques instants de convivialité et retrouver le temps de cette parenthèse un peu de sérénité. Je veux d’abord remercier chaleureusement Aimé et son équipe de nous accueillir ici à Aguessac. Aimé, lorsque je t’ai appelé avant Noël pour te demander si nous mettrais à disposition une salle, tu m’as immédiatement dit oui et je t’en suis reconnaissant. Nous avons toujours eu des rapports très amicaux, et échangeons souvent sur divers sujets et j’apprécie cette franchise et cette confiance. Je remercie aussi Christophe St Pierre, Thierry Solier et les équipes de Millau qui ont tout mis en œuvre, avant que nous ne décidions de venir ici, pour essayer de nous trouver un lieu disponible à Millau, mais la mission s’est avérée impossible. Je vous remercie tous enfin d’être venus nombreux ce soir, malgré les conditions de circulation particulièrement difficiles que nous connaissons et qui ont empêché, à mon immense regret, de nombreuses personnes de nous rejoindre. J’ai reçu de nombreux messages d’excuses dont je remercie les auteurs.
Je ne peux pas débuter ces quelques mots sans évoquer les événements terribles qui ont émaillé l’année 2015. Le 7 janvier d’abord, avec l’attaque indigne de Charlie Hebdo et de l’hypermarché Cacher, puis le 13 novembre dernier, avec ces sinistres exécutions perpétrées à bout portant dans des lieux publics, des lieux festifs, des lieux culturels ; la France a découvert l’horreur. Dans le sang de ces victimes civiles, innocentes, coupables seulement de s’être trouvées ‘au mauvais endroit au mauvais moment’, dans la souffrance des innombrables blessés, dans les plaies d’entourages décimés, nous avons compris – insuffisamment je pense mais j’y reviendrai – que la France est en guerre, que sur notre sol, et non pas dans de lointaines contrées, un ennemi invisible, nébuleux, sournois, manipulateur, imprévisible, nous guette, nous attend, veut mettre à mal nos valeurs : cet ennemi, c’est le terrorisme. Il n’a ni chars d’assaut, ni porte-avions, il agit masqué… La torpeur des lendemains de ces batailles a été forte, puissante même. Les Français sont descendus dans la rue derrière leurs dirigeants, comme nous l’avons fait à Millau et à St Affrique, pour exprimer leur solidarité envers les victimes, notre rejet de ces attaques, le sentiment unanime d’un peuple touché dans sa chair, notre détermination à faire bloc et à rester debout. Ces moments ont été forts ; je me souviens Christophe de ces frissons qui nous parcouraient tous devant la mairie de Millau ; je me souviens, Sébastien, de ce même sentiment sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Saint Affrique ; je me souviens enfin de cette interminable minute de silence à l’Assemblée nationale le lendemain, dans un hémicycle plein à craquer, et de la gravité écrasante de la réunion du Congrès à Versailles quelques jours après. En tant que citoyens, nous avons tous vécu l’intensité de ces instants, en tant que nouveau parlementaire, j’ai jaugé – si besoin en était – tout le poids des décisions que vous m’aviez confié la responsabilité d’aller prendre en votre nom chaque jour. Ces moments, Mesdames et messieurs les gradés de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers ont aussi été des heures terribles pour vos corps, mobilisés partout, au péril de vos vies. Vos interventions ont été exemplaires ; elles ont éte saluées comme il se doit, mais je vous redis ce soir toute la fierté de notre nation à avoir de tels services de sécurité civile. MERCI. Et pourtant, cette élan d’unité et citoyenneté ne doit pas être relâché, d’abord parce que cette guerre n’est pas finie, comme en témoignent malheureusement les événements vécus dans ces tout premiers jours de 2016 à l’étranger, mais contre des lieux fréquentés par nos compatriotes. Sans vouloir semer l’effroi, je pense qu’il nous faut être lucides : la question n’est pas de savoir SI il y aura de nouveaux attentats sur notre sol. La question est de savoir QUAND. Ensuite, parce que cet état d’esprit dont nous avons montré qu’il peut exister devrait être (ou plutôt dirais-je redevenir) naturel. Il devrait à nouveau transpirer sur les bancs de nos écoles, dans nos collèges et nos lycées, dans nos cercles de voisinage, dans nos quartiers, dans nos villages, dans nos campagnes. Il devrait faire renaître ce goût du partage, des moments simples, de la convivialité spontanée, ce goût des autres que la télé et les tablettes nous ont peu à peu volé, cette envie de tendre la main à son prochain que l’on apprend tout petit, ou pas du tout je le crains, et qui guide tous les comportements d’une existence. C’est le vœu le plus ardent que je forme en ce début d’année, tant je suis convaincu que l’Homme ne peut être bon et se bonifier qu’au contact de son prochain, et qu’en s’isolant, il n’a de chance que de laisser place à ses penchants les plus négatifs.
Je sais aussi, que la société doit à ce vœu un accompagnement, et je vais veux profiter de ce moment pour vous livrer trois ou quatre messages d’espoir, que je médite en permanence dans ma mission d’élu national :
- Je viens de le laisser entendre, je suis convaincu des vertus de l’éducation, et de l’éducation au plus jeune âge. En disant cela, je suis conscient de m’adresser à une dimension qui est à la fois individuelle, parce que tout parent veut le meilleur pour ses enfants, mais aussi collective, car les équilibres de notre nation et de notre société reposent sur l’addition des valeurs des générations qui s’y succèdent. Je crois sincèrement que la première des réformes fondamentales à conduire et celle de notre système éducatif. Je crois aussi profondément que pour avoir longtemps été décrit comme réactionnaire et impossible à transformer, il est aujourd’hui prêt pour ces évolutions. Je croise au quotidien des personnels dirigeants et enseignants lassés de leur sentiment d’enfermement, conscients des limites de leur exercice professionnel, attristés par les avatars du système. Il faut changer la donne. Il faut repenser les fondamentaux. Il faut repenser les contenus et les objectifs de notre appareil de formation :
- En termes de contenus, comment ne pas imaginer qu’à chaque étape de l’éducation, l’adéquation entre l’état de la connaissance humaine, les moyens modernes dont nous disposons et les besoins de la société sont aujourd’hui en parfait décalage avec ce que l’on enseigne à nos enfants ? Cette réflexion peut paraître basique mais elle est sincère. Ce sont les programmes qu’il faut revoir de fond en comble si l’on veut demain avoir des cerveaux performants et en phase avec la société.
- En termes de méthodes : donnons de l’oxygène à nos enseignants : permettons-leur d’innover, d’adapter, de personnaliser leur enseignement. Permettons-leur aussi le contact avec l’extérieur, avec l’économie, avec l’entreprise, avec le monde réel.
C’est à ce prix que nos enfants seront armés pour l’avenir. C’est à ce prix que notre pays se bonifiera.
Et puis n’oublions pas l’apprentissage civique : ce n’est sûrement pas qu’à l’école qu’il se fait, et le rôle des parents et des familles en la matière est capital, mais c’est aussi à l’école qu’il se pratique, et je suis de ceux qui pensent qu’il faut l’y renforcer, pour rendre aux plus grands le goût d’aider les plus petits, aux plus doués le réflexe d’aider les plus fragiles, aux plus rapides, le goût d’aider les plus lents. SI la performance et la compétitivité sont des valeurs essentielles de construction de la motivation, il faut vraiment que l’on revienne à l’idée qu’elles sont avant tout collectives, et que c’est en faisant donner à chacun le meilleur de soi-même qu’on permet aux individus de se trouver, de trouver leur place, et à la société d’avancer.
- J’élargis du coup de propos – et ce sera mon deuxième point – à la valeur ‘travail’. Notre pays traverse une crise économique qui dure depuis des années, qui se calcule en nombre de chômeurs et en perte de pouvoir d’achat, mais qui pour chacun d’entre nous a en fait une manifestation beaucoup plus profonde, une omniprésence viscérale : le manque de visibilité, la perte de ce point d’horizon qui donne envie d’avancer, de croire en des lendemains meilleurs, de poursuivre le chemin. Au risque d’être cruel, je pense qu’il ne faut pas s’attendre à court terme à ce que tous les effets de cette crise disparaissent. On peut d’ailleurs se demander ce qu’ils seraient si le baril du pétrole était encore à 150 dollars ou plus, et si les taux d’intérêt étaient de 10 ou 12 % comme dans les années 1980… Il y a à présent un double effet cumulatif qui nous frappe. D’abord la montée en puissance inexorable de pays qu’on appelait émergents et qui sont maintenant des pays émergés et nous ne pourrons rien pour freiner leur ascension. Ils dévorent les parts de marché, nous inondent de leurs produits et bousculent nos certitudes. Il faut faire avec. Le deuxième effet, sur lequel nous pouvons agir si seulement nous le voulons, c’est notre compétitivité économique : arrêtons de nous voiler la face : le seul et unique remède à tous nos maux est là : nos entreprises, nos commerces, nos agriculteurs, ne veulent pas des aides et des subventions, contrairement à ce que pensent notre président de la République, son Premier Ministre et son gouvernement. Ils veulent de la capacité à agir. Ils veulent moins de contraintes, moins de paperasses, moins de charges. Les salariés eux-mêmes aujourd’hui demandent ces allègements. La clé est simple : il faut permettre aux Français de travailler davantage, d’exprimer mieux leurs compétences et leurs savoir-faire, d’évoluer dans leurs carrières, car ce n’est plus envisageable aujourd’hui de laisser qui que ce soit pendant 45 ans au même poste de travail. Cette réforme a un nom : elle s’appelle ‘l’abrogation des 35 heures’ et je la soutiens et l’appelle de mes vœux. Elle devra inévitablement s’assortir d’une réflexion en profondeur sur la prise en charge sociétale des incidents de nos existences et un retour à des notions – très liées à ce que je viens de dire – de responsabilité individuelle et d’abandon du superflu qui sont évidemment très éloignées du tiers payant généralisé que vient de nous faire voter Marisol Touraine, mais je ne veux pas être trop long ici ce soir sur ce sujet.
- Le troisième et dernier point que je veux évoquer (j’espère que vous tenez le coup…) c’est celui de la citoyénneté. Ce terme est galvaudé par l’utilisation abusive qui en est faite à toutes les sauces, pardonnez-moi l’expression, mais il est pourtant absolument central : ce qui fait de nous des Françaises et des Français, ces valeurs socles qui font que nous nous reconnaissons dans notre patrie et notre pays, qui nous donne aussi la conscience très forte de notre passé, des épisodes difficiles que nous avons traversés, des grands hommes qui ont marqué notre histoire et nous ont permis de nous en sortir, et je ne peux pas ne pas citer le Général de Gaulle. Cette citoyenneté est aujourd’hui frappée au cœur car trop de gens en oublient les obligations pour n’en retenir que les droits. Mon sentiment est clair :
- Il n’existe pas de droit sans devoir et être Français consiste d’abord à endosser pleinement le devoir élémentaire du vivre ensemble, du bien vivre ensemble et du respect d’autrui. Aucun prérequis d’origine ethnique, religieuse, ou sociale n’est associé à cela. Tout Français respecte son prochain.
- Cela va sans dire : toute entorse à cette règle doit être sévèrement sanctionnée et c’est la raison pour laquelle je suis favorable aux mesures de fermeté que semble vouloir prendre notre gouvernement, même si je ne suis pas du tout convaincu de la nécessité de leur inscription dans la Constitution. Il me semble cependant essentiel de démontrer aux Français que leur sécurité et leurs préoccupations passent de très loin avant les calculs politiques.
- Par-delà ces aspects très contextuels, dictés par l’actualité, ce débat sur la citoyenneté revêt à mes yeux un atour particulier qui est celui du cadre de vie dont nous bénéficions et de l’aménagement de notre territoire. L’histoire de la France a fait de notre pays une patrie particulière : 36000 communes, plus de 50000 monuments aux morts, des villages vivants, qui ont une âme, des villes, cher Christophe, qui ont une histoire et un passé.
Les reformes actuelles de l’organisation territoriale bouleversent ces équilibres, elles frappent nos contrées en les privant des moyens de leur développement, elles nous font courir le risque de la désertification et de l’exode des populations. Il ne faut pas se laisser tromper par ceux qui veulent nous faire croire que vider nos territoires génèrera des économies. Il ne faut pas se laisser convaincre par l’idée que ce qui est petit est coûteux et inutile et que ce qui est grand est nécessaire et économe. Il ne faut pas céder à l’idée qu’être moderne c’est vivre dans des métropoles urbaines impersonnelles, sur plusieurs étages, sans aucune attache à notre passé. Je m’inscris en faux contre ce discours. Je le réfute pied à pied ; je me bats chaque jour, à vos côtés et avec votre soutien, pour que l’on reconsidère cette orientation, que l’on considère qu’une des plus belles cartes que la France ait à jouer, c’est son monde rural, que l’on reconnaisse notre droit d’être moderne, et Français à part entière, en ce sens que l’on doit pouvoir accéder aux mêmes services que nos concitoyens des grandes villes. Je ne veux pas non plus tomber dans le piège que nous tend sans cesse, et sur tous les sujets, le Premier Ministre : ce piège qui consiste à asséner avec une violence ineffable que défendre cette vision, c’est opposer la campagne aux villes, que défendre l’entreprenariat, c’est opposer les salariés aux patrons, que défendre les agriculteurs, c’est opposer les consommateurs aux producteurs, que défendre une autre vision de notre avenir, c’est favoriser le Front National. JAMAIS personne ne me fera taire sur ces sujets. Vous m’avez fait confiance pour porter votre voix, notre voix à l’Assemblée nationale. Je le ferai sans relâche à chaque instant de ce mandat.
Je pourrais vous parler des heures de cette passion qui m’anime, mais je sais qu’il est temps de conclure. Je vais le faire en abordant un dernier point : celui de l’exercice de la politique. ‘Il faut la faire autrement’ : on entend ça partout… A tel point qu’on se demande même comment on va la faire demain puisque personne ou presque ne dit vraiment ce qui est mal fait, et ce qu’il faut faire mieux. Au risque de vous surprendre, moi je ne veux pas la faire autrement. Je veux continuer à la faire comme je l’ai toujours faite, simplement, sincèrement, avec mes tripes…
- Je veux continuer d’être pour vous tous ‘Arnaud’ et pas un notable inaccessible. Mon numéro de portable est entre les mains de tous mes concitoyens. Nous l’avons mis sur les documents de campagne diffusés à tous les foyers. Je tiens des permanences régulières à St Affrique, Millau, et ailleurs dans la circo et essaie d’être le plus disponible possible.
- Je veux que vous sachiez ce que je fais et m’efforce de communiquer au mieux, en utilisant tous les moyens à notre disposition (réseaux sociaux, courriers systématiques aux maires et élus locaux dès lors que des éléments de mon activité peuvent vous intéresser), newsletter mensuelle (et vous pourrez repartir d’ici ce soir avec une cartonnette sur laquelle figurent tous les liens utiles concernant ces outils) et enfin un site web, que nous inaugurons ce jour et que j’ai tenu à ce qu’on vous présente ce soir en avant-première.
- Il est dédié à être votre site internet, plutôt que le mien, car il appartient à notre circo et se veut une plateforme d’échange entre tous les habitants du Sud Aveyron et leur député,
- Il est aussi appelé à être interactif et évolutif pour épouser les évolutions du contexte et de ce mandat.
- Il est enfin le gage de ma volonté absolue d’être transparent, de dire ce que je fais, et de faire ce que je dis. Il sera prochainement doublé d’une lettre d’information papier qui sera adressée à tous les foyers de la circonscription. A cet instant, et avant de vous faire rapidement découvrir ces quelques pages, je tiens à remercier chaleureusement l’équipe qui m’entoure, Joe, Jean-Robert, Alex, auxquels j’ajoute sans aucune ambiguïté Sandrine, Pauline, Séverine, Jennifer, Cyril, Jean-François, Laurianne, Sophie, Laura, Marjolaine, Fred, principaux collaborateurs de la mairie de Vezins, de la communauté de communes Lévézou-Pareloup, du Syndicat Mixte du Lévézou, qui ont dû s’adapter à mes nouvelles charges et à mon nouveau rythme et qui font chaque jour de leur mieux pour m’accompagner dans ces missions.
- Place maintenant à la découverte.
Voilà j’en termine en vous disant quelque chose qui va sans doute sans dire, mais qui pour moi va mieux en le disant : j’agis chaque jour en fonction de mes racines, en sachant d’où je viens et qui je suis. Rien ne me fera dévier de cette trajectoire, parce que rien ne peut me détourner de ma terre, de mes proches, de mes chromosomes. 2016 sera une année décisive à bien des égards, lourde de décisions dont j’espère qu’elle nous donneront un nouveau point d’horizon ; vous pouvez compter sur mon énergie et mon dévouement le plus total, et je vous propose que nous achevions ce moment en entonnant notre hymne national a capella.