A l’heure où la France est paralysée par une grève qui bloque les aéroports, les écoles et établissements scolaires, les axes routiers de la capitale et démontre la terrible brèche qui se creuse encore un peu chaque jour entre le peuple Français et le président de la République et son gouvernement, plusieurs réalités sautent aux yeux de tous… ou presque…
- le grand débat sur l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité, voulu par le pouvoir, tourne au vinaigre. Si personne ou presque ne conteste à présent le besoin de fermeté et de sanctions exemplaires contre ceux qui attentent à notre sécurité et à nos vies, plus personne ne peut comprendre non plus qu’au sein même de la majorité, du Conseil des Ministres, on s’adonne à une aussi sinistre cacophonie… Nul ne peut admettre que ces décisions urgentes et inscrites dans le sang versé par d’innocentes victimes fassent l’objet de polémiques abjectes et surtout prennent plusieurs mois… Attendra-t-on que d’autres assauts meurtriers nous frappent pour prendre la mesure des choses ?
- si l’on en croit ce que l’on voit sur les autres fronts, on ne peut que le redouter… Les agriculteurs ont crié leur angoisse il y a six mois. Le Ministre le Foll leur a répondu : ‘plan d’urgence’. Six mois après, les revoilà dans la rue car rien n’a été fait, car en guise d’urgence on les a plongés dans les méandres de procédures administratives indigestes et décourageantes en vue d’obtenir d’hypothétiques étalements de leurs charges… Quel sens donne-t-on encore une fois à l’urgence ?
- dans le champ plus général de l’emploi, c’est en années qu’on compte désormais… Le Président de la République a lancé son ‘plan d’urgence pour l’emploi‘ le jour de son élection… en mai 2012… Bientôt quatre ans et les chiffres n’ont jamais cessé de se détériorer… Comment pourrait-il en être autrement avec un gouvernement qui pense encore que c’est à grands renforts d’aides publiques que les entreprises vont se redresser et recommencer à croire en l’avenir, alors même que la seule mesure qui puisse les y aider c’est de réduire le carcan de charges et de réglementations qui font de nous un pays irrémédiablement sclérosé ? Que penser d’un Premier Ministre qui annonce une cosmétisation de notre code du travail à l’heure où de concert patrons et employés en réclament une réforme en profondeur, afin de ‘respirer’, d’avoir de la liberté pour agir, travailler plus, innover ?
Force est de constater que la rupture est consommée entre les Français et leur classe dirigeante, que rien ne permettra de colmater ces failles qui sont devenues des abîmes, que seule la lucidité et le bon sens peuvent un jour permettre de redresser notre pays.
Cette lucidité et ce bon sens nous dictent :
- de rendre aux Français le goût d’aller de l’avant et d’investir, de penser l’avenir de leurs enfants,
- de restaurer la place du travail dans nos existences et notre société afin que créer, innover, évoluer, redevienne enfin un dessein possible, que l’on retrouve le goût de produire et de travailler pour créer de la richesse. La remise en cause des 35 heures n’est plus une option. C’est une nécessité. Le modèle sociétal dont cette organisation était le précurseur atteste chaque jour de son échec cuisant. Il est urgent de l’amender et l’Etat ne peut pas esquiver sa responsabilité en la matière.
- de revenir à une vision originale de l’aménagement du territoire national. Assez des concentrations, assez des déménagements subis, assez des coupes sombres dans les territoires excentrés. Le plus bel atout de la France aujourd’hui, c’est l’occupation relativement exhaustive de l’espace que nous avons réussi à préserver. Par amour de leur terre, des millions de Français se battent chaque jour pour porter cette vision. C’est à l’Etat maintenant de montrer la voie par des mesures fortes à effet immédiat : numérique, mobile, on n’attend plus. Commerce, artisanat, économie de proximité : il faut donner de l’oxygène à ces entrepreneurs immédiatement. Agriculture : fini les conceptions agro-environnementales exagérées et mortifères. Pour que nos villes moyennes et nos campagnes vivent, il faut leur laisser la capacité à se développer librement.
C’est ce traitement qu’il faut administrer à notre pays avant que le mal qui le ronge ne nous soit fatal à tous.