Le refus des Britanniques de continuer à faire partie de l’Union européenne est un tremblement de terre pour les pays de l’union dont la France.
Pour avoir vécu au sein du peuple britannique, il y a quelques années, je connais le poids de l’insularité sur ses mœurs et l’effet de l’attrait américain sur ses approches, mais je suis convaincu aussi de son ADN profondément européen ; l’image qui me vient est celle du Roi Georges et de la Reine Mère (mère de l’actuelle Reine Élisabeth) marchant au milieu des décombres de quartiers londoniens bombardés. Quand on s’est relevé de tels épisodes avec ses alliés et qu’on a réunifié son continent, quitté l’aventure a une signification dont seule l’Histoire va pouvoir mesurer le poids colossal.
Finalement, depuis 2005, à chaque référendum proposé aux citoyens concernant l’union, la réponse est NON. Quelle que soit la pression qui s’effectue, quelle que soit la façon de présenter des partis politiques de chacun des pays.
Il est temps d’en tirer la leçon et y réfléchir avec soin. Le refus des peuples n’est pas le refus de la paix, n’est pas le refus de l’union et de la bonne entente. C’est le refus d’une Europe des normes asphyxiantes, c’est le refus de l’opacité des décisions européennes, c’est le refus de l’Europe des technocrates de la Commission européenne. Au fond, c’est le refus du fait qu’il n’y ait pas d’harmonisation fiscale & sociale, donnant l’impression que cette union sert seulement les lobbies aux détriments des femmes & hommes, qui la composent.
Bien que la présidentielle risque de focaliser l’attention, la France ne doit pas délaisser l’UE au profit d’une élection même si importante. La nécessité de créer & consolider des relations avec les pays européens se fait pressante étant donné que le triptyque France/Allemagne/Grande-Bretagne n’est plus d’actualité au risque que notre pays perde une grande part d’influence qu’elle a pu avoir dans le passé sur les décisions européennes.
Il est urgent d’analyser avec lucidité ces causes de désaffection vis-à-vis de l’Europe. L’union s’est éloignée de ses concitoyens, elle ne répond plus à leurs attentes, il est impératif de lui donner un nouveau souffle autour de nouveaux projets fédérateurs.