Le Parlement vient de faire sa rentrée et s’oriente vers le débat budgétaire 2017, dernier grand moment ‘politique’ avant la période électorale que va vivre notre pays en 2017.
Jamais la respiration de la France n’a été aussi suspendue au verdict des urnes de la présidentielle ; la gravité historique des événements qu’a vécu notre nation, conjuguée à l’atonie terrible de notre économie semblent tétaniser le pays, figer ses énergies, produire du désespoir de masse, tout en faisant peser sur une élection des attentes de renouveau d’une envergure inégalée…Paradoxe national…
Jamais les Français n’ont autant détesté leur personnel politique de tous bords tout en espérant d’eux qu’ils proposent des solutions à ces cancers qui rongent notre modèle sociétal, depuis le chômage en passant par l’insécurité sous toutes ses formes, les déficits…Paradoxe des Français…
Jamais chacun de nous n’a autant rejeté le modèle de société dans lequel nous vivons et qui semble produire toujours plus de misère, toujours plus d’exclus, toujours plus de doutes pour l’avenir de nos enfants… tout en ne voulant rien lâcher de ce qui constitue un socle d’acquis… Paradoxe individuel…
Jamais enfin, les grands ténors de nos formations politiques ne se sont dits autant concernés par les préoccupations de leurs concitoyens, les vrais problèmes du pays, tout en se livrant frénétiquement à des pugilats fratricides d’un autre âge… Paradoxe politique…
Au beau milieu de cette dialectique, qui fait sans doute de nous le peuple que nous sommes, trois objectifs me semblent devoir rester dans nos viseurs :
- le cœur de nos valeurs républicaines d’abord, qui est en danger vital si l’on ne prend pas le mesure de ce que certains démagogues populistes veulent faire de nos peurs. Nous sommes le pays de la liberté, acquise de haute lutte par nos aïeux, de l’égalité, qu’aucun discours haineux ne doit affaiblir, et de la fraternité, que le repli sur soi menace gravement. C’est notre devise que nos paradoxes menacent…
- la force du collectif, et la faiblesse de l’individu. Ce n’est qu’en renonçant à l’étroitesse de nos égoïsmes et en nous sentant individuellement concernés par le devenir de notre pays que nous surmonterons nos craintes et nos incohérences…
- la capacité de ceux qui veulent aller de l’avant et relever la tête. Nos craintes et nos incertitudes occultent nombre de nos atouts : notre pays a d’énormes ressources, pourvu qu’on les mobilise. Ne laissons pas la peur les ensevelir.
Pour faire se rejoindre ces trois lignes de force, je soumets à votre réflexion deux éléments de méthode :
- restaurer la vitalité de notre démocratie en donnant au plus grand nombre la possibilité d’assumer au cours de sa vie un mandat électif. Je suis partisan de la mise en place urgente d’une règle de cumul des mandats dans le temps, et me l’appliquerai évidemment à moi-même, loi ou pas.
- expérimenter de toute urgence dans notre pays des politiques publiques basées sur l’intelligence d’acteurs d’un territoire. C’en est fini des méthodes descendantes. Profitons de l’énergie de nos territoires et de leur sens de l’équilibre pour rendre à la France sa grandeur et sa diversité.
Tel sont les apports que je souhaite faire au débat national qui nous conduira jusqu’à la présidentielle de 2017.