Nous y voilà donc… Depuis la fin de la semaine dernière, notre pays vit au diapason des soubresauts de son exécutif, comme si l’essentiel pour la France était… ce ballet incroyable de ses plus hautes autorités, qui nous jurent toutes la main sur le cœur que leur seul souci est l’avenir du pays et la sécurité des Français…
- A n’en pas douter, c’étaient les seules préoccupations d’Emmanuel Macron lorsqu’il a quitté le gouvernement et sa fonction de Ministre de l’Economie alors que tous les indicateurs étaient pour le moins inquiétants pour… se porter candidat à la Présidence de la République…
- A n’en pas douter, c’étaient les seules préoccupations de Manuel Valls, alors Premier Ministre de François Hollande, lorsqu’il a posé au Président de la République le plus incontournable des ultimatums : annoncer sa reddition, sans condition, afin d’éviter une guerre ouverte entre les deux têtes de l’exécutif…
- A n’en pas douter c’étaient les seules préoccupations de François Hollande, lorsqu’il a cédé à cette pression abjecte et annoncé, le 1er décembre, six mois avant son échéance, la fin de son quinquennat, tout en disant vouloir projeter l’avenir de la France, alors même que le respect le plus élémentaire du mandat que les Français lui avaient confié eût exigé qu’il ne l’amputât pas ainsi de ses six derniers mois…
- A n’en pas douter, ce sont les seules préoccupations de Manuel Valls lorsqu’il déclame à l’envi son intention ferme de rassembler, après avoir divisé jusqu’au plus sommet de l’Etat pendant autant d’années…
- A n’en pas douter, ce sont aussi les seules préoccupations de tous ces ministres, passés et présents, lorsqu’ils considèrent que leur trajectoire individuelle, leur ambition personnelle, justifie qu’ils quittent le navire France en pleine période de doute, pour tenter de poursuivre la croisière sur à bord de paquebots plus attrayants…
Piètres illustrations de la méthode coué, de l’autohypnose, par laquelle on se persuade soi-même qu’il fait soleil lorsqu’il pleut…
Agir ainsi, c’est miser sur la crédulité (ou la naïveté) des Français qui, pourtant, viennent de prouver (et à mon avis n’ont pas fini de le faire) qu’ils ne prennent pas des vessies pour des lanternes et veulent la politique des actes.
Agir ainsi, c’est clairement encourager la désespérance et la défiance, au bout desquelles tous les excès sont possibles.
Agir ainsi, c’est oublier qu’en démocratie, du premier au dernier instant d’un mandat que l’on a reçu de ses pairs, on leur doit de s’y consacrer et de les respecter…
Agir ainsi, c’est omettre de voir que dans ce jeu de dupes, les dupes pourraient bien ne pas être ceux qui croient duper…