Ce matin à l’Assemblée nationale se tenait la réunion hebdomadaire du groupe des députés Républicains.
Tous les parlementaires présents ont appelé à l’union et à la mise en oeuvre active de la campagne électorale des présidentielles afin de s’adresser aux Français, d’entendre leurs préoccupations et de leur apporter des pistes de solution et donc d’espoir.
Ne m’étant pas – ou très peu – exprimé publiquement jusque là, je tiens aujourd’hui d’abord à expliquer les raisons de ma discrétion :
- la première, essentielle, est ma lucidité et ma pleine conscience que ma parole n’aurait rien apporté au débat d’ampleur nationale qu’a suscité la situation de François Fillon. Je ne suis pas un ténor national, et suis conscient de ne pas l’être, et déplore d’ailleurs fortement que nombre de mes collègues aient saisi l’opportunité de la situation difficile de notre famille politique pour s’exposer médiatiquement de manière inappropriée. Telle n’est pas ma conception de la politique.
- la deuxième, encore plus profonde, est mon respect du libre arbitre de nos concitoyens : vu l’ampleur médiatique qu’ont pris les récents événements, je pense que chacun est juge des faits et de leur interprétation ; je ne suis pas un ‘sachant’ et ne détiens pas d’information qui soit de nature à enrichir ces débats.
- la dernière, enfin, c’est que l’ampleur prise par ces événements – parfaitement compréhensible au début car ils ont heurté nos concitoyens et ébranlé leur confiance – et a fini par occulter complètement le débat de fond que les Français attendent sur leur quotidien, l’économie de notre pays, notre sécurité, les conditions de notre vie ensemble dans le futur. Apporter une voix supplémentaire à ce déballage, c’est entretenir cette hémorragie et contribuer à ne pas aborder les vraies questions.
Ceci étant dit, je souhaite également affirmer :
- que j’ai toujours été, je suis, et je resterai fidèle aux valeurs de la droite et du centre, qui sont au cœur de mon engagement politique pour une France dynamique, compétitive, mais aussi juste et qui assume ses choix en donnant à chaque individu les clés de sa réussite individuelle et une portion de responsabilité dans notre avenir commun.
- que pour que la France y gagne dans le débat démocratique, il y a nécessité de prendre davantage en compte les attentes de tous nos concitoyens et singulièrement des sympathisants de la droite et du centre et de celles et ceux qui veulent une alternance sans nécessairement avoir participé aux primaires.
- que je m’efforce de rendre chaque seconde du mandat que vous m’avez confié utile pour chacun de vous, quels que soient vos points de vue, en étant accessible, proche de vos préoccupations, à votre écoute, et – je le pense du moins – moderne dans ma façon d’agir en toute transparence, sans faux-semblant et toujours soucieux de garder à notre démocratie sa dimension vivante, et donc en perpétuel mouvement et renouvellement. Rien n’ébranlera ma foi profonde dans les vertus de ce renouveau dont vous exprimez massivement le besoin.
- que ma loyauté est tournée vers des valeurs et des convictions, et n’est pas la soumission à une discipline d’appareil. Je n’ai jamais été, ne suis pas et ne deviendrai jamais un homme d’appareil.
Ces quelques précisions me conduisent donc à une conclusion toute simple : nous sommes aujourd’hui face à une situation inédite : elle ne doit laisser aucune place aux batailles d’ego. Ce qui se joue, c’est notre futur; c’est la capacité de notre démocratie à se trouver une voie qui lui permette de sortir de la crise dans laquelle beaucoup de Français pataugent depuis trop longtemps, à panser les plaies d’un doute de de tous les instants qui s’est abattu sur notre pays et qui – si l’on n’y prend pas garde – pourrait nous conduire à porter au pouvoir des gens qui ne feraient qu’accroître les raisons de notre désespérance.