Depuis près d’un mois maintenant, le projet gouvernemental de réforme du code du travail occupe les unes de tous les journaux et les bandes annonces de nos émissions télévisées.
Et pour cause : ce dossier, baptisé ‘loi El Khomri‘, du nom de l’actuelle ministre du travail, semble être un joujou que s’arrachent nos dirigeants jaloux les uns des autres, à l’instar de l’impétueux Emmanuel Macron, un temps désireux de ‘porter’ ce texte, avant de juger qu’il lui ferait plus de tort que de bien, et de donner (joli cœur) à sa collègue El Khomri qui s’y brûle les doigts au point d’en chuter dans son escalier… Manuel Vals lui-même s’amuse avec ce hochet, le brandissant sans cesse pour attirer l’attention sur sa soi-disant volonté réformatrice inoxydable.
Depuis quelques jours – pression de la rue oblige – le joujou est devenu patate chaude, que plus personne ne veut garder entre ses mains. Macron le premier est sorti du jeu, préférant préparer sa campagne présidentielle ; Vals a dû – contraint et forcé – voler au secours de sa ministre dézinguée que l’on a vu zigzaguer sur les plateaux télé, ne sachant plus si un CDD peut être reconduit une, deux, trois, ou quatre fois…
Et les Français dans tout ça ?
Les Français assistent médusés à ce spectacle abject où l’on confond tout :
- où les effets d’annonce se retournent contre ceux qui les font,
- où l’on fait croire au peuple qu’une ministre seule peut changer le cours des choses,
- où l’on présente la loi avant même de l’avoir soumise au Parlement,
- où l’on négocie avec des manifestants qui ne connaissent pas le détail du texte (qui ‘est connu de personne) avant de travailler au Parlement,
- où l’on s’imagine que gouverner c’est occuper l’espace médiatique en méprisant la gravité des problèmes de ses concitoyens.
Cette situation est grave. Je veux la dénoncer avec force.
Si l’on en croit ce qu’on nous en dit, le projet gouvernemental initial contenait certaines avancées que j’étais déterminé à soutenir car je mesure chaque jour notre détresse économique et l’impérieux besoin de rendre aux entrepreneurs un peu de confiance tout en ne privant pas les salariés de leur sécurité.
Sauf que la mascarade de ces dernières semaines aura tout tué : le texte n’a même pas franchi la porte du Conseil des Ministres qu’on a déjà fait le débat dix fois. Personne n’a encore lu ce document dans son intégralité qu’il est déjà relégué au rang de réforme échouée.
C’est une honte et PERSONNE, si ce n’est les ministres irresponsables qui ont joué avec le devenir économique et les perspectives de redressement de l’emploi dans notre pays, ne peut être tenu pour responsable de cet échec terrible pour la France.
Ping :Billet n°7 : halte à la malhonnêteté au plus haut sommet de l’Etat Arnaud Viala , Député de l'Aveyron
Bravo Monsieur le député !
Si je me permets de vous apostropher de la sorte, c’est sans doute sous le coup de l’émotion après avoir visionné et écouté votre passe d’armes avec madame la ministre El Khomri.
Cet échange nous montre, hélas, une fois de plus à quel point le fossé entre nos ministres et les entreprises se creuse et s’élargit inexorablement.
Il me semble, sans toutefois être un expert en économie, que le véritable problème du chômage, et donc de l’entreprise, réside dans la sur-abondance de taxes, de charges et autres impôts.
Un salaire net est taxé socialement à environ 100 % pendant que le montant de la facture d’une heure de main d’œuvre TTC est reversé par le biais des taxes fiscales et sociales à 75 % à l’état.
Ces revenus fiscaux et sociaux servent bien entendu à faire fonctionner le pays, mais aussi, et malheureusement surtout, à faire vivre de trop nombreux désœuvrés qui n’ont aucun intérêt à se lever tôt.
Baissons les charges, baissons les taxes sur le travail et le problème du chômage sera instantanément résolu par des entreprises soucieuses de progresser et d’embaucher dès lors qu’elles évoluent dans un cadre législatif, fiscal, et social serein et pérenne.
Les entreprises n’ont pas besoin des usines à gaz promises et éventuellement mises en place par les gouvernements successifs, mais d’une véritable réforme du coût du travail.
Continuez donc à dire la vérité, incitez vos collègues à en faire de même, et peut-être enfin pourrons nous promettre à nos enfants des lendemains qui chantent.
Je suis un petit chef d’entreprise qui se lève tôt, qui travaille 72 H par semaine, qui désire embaucher, mais qui ne le peut pas car la pression fiscale et sociale est intenable.