Question écrite posée par Arnaud Viala pour Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes concernant Armée, défense
[icon size= »34px » color= »#ddeafd » background= »#5575a4″ radius= »3px » type= »ioa-front-icon help-2icon- » spacing= »2px » /] Question d’Arnaud Viala le 2015-12-08
M. Arnaud Viala attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les indemnisations pour les victimes d’essais nucléaires. En effet, d’après la commission consultative de suivi prévue par la loi n° 2010-2 du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes d’essais nucléaires, 98 % des demandes sont aujourd’hui rejetées, entraînant une véritable situation de blocage pour les personnes concernées. Dans sa méthode d’évaluation, le Comité d’indemnisation (CIVEN) fait abstraction de la notion de contamination qui est due aux retombées nucléaires d’après-tir mais également à la pollution radioactive importante produite par les tirs dits froids. Il lui demande de lui préciser quelles sont les dispositions prises en compte dans cette évaluation et de lui indiquer les mesures qu’elle entend mettre en place à ce sujet.
[icon size= »34px » color= »#ddeafd » background= »#5575a4″ radius= »3px » type= »ioa-front-icon doc-alt-1icon- » spacing= »2px » /] Réponse Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes le 2016-04-19
Le comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) a été institué par la loi no 2010-2 du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Auparavant consultatif et placé sous tutelle du ministère de la Défense, le CIVEN est devenu, depuis la loi de programmation militaire du 18 décembre 2013, une autorité administrative indépendante, et fonctionne sous ce nouveau statut depuis février 2015. Le système d’indemnisation repose sur une présomption de causalité entre les expositions aux rayonnements ionisants des essais nucléaires français et une maladie radio-induite. La présomption de causalité bénéficie toujours au demandeur lorsqu’il souffre ou a souffert de l’une des maladies radio-induites mentionnées en annexe du décret et qu’il a résidé ou séjourné dans l’une des zones entrant dans le périmètre du décret. Cette présomption ne peut être écartée que si le risque attribuable aux essais nucléaires peut être considéré comme négligeable au regard de la nature de la maladie et des conditions de l’exposition aux rayonnements ionisants. La commission consultative de suivi des conséquences des essais nucléaires a été réunie le 13 octobre 2015, pour la première fois sous la présidence de la ministre des affaires sociales et de la santé. La ministre a fait part de sa volonté d’améliorer le dispositif d’indemnisation, en commençant par une plus grande transparence de la méthode d’indemnisation et d’appréciation du risque négligeable par le CIVEN pour identifier les leviers d’amélioration à recommander. Sur la base des travaux engagés en ce sens, le Président de la République a annoncé, lors de son déplacement en Polynésie française que le décret d’application de la loi no 2010-2 serait modifié pour préciser la notion de risque négligeable pour permettre à plus de victimes d’être indemnisées notamment lorsque les mesures de surveillance qui auraient été nécessaires n’ont pas été mises en place. Les services des ministères concernés travaillent activement en ce sens.