Deux visions opposées de l’agriculture

Lors des échanges récents avec M. le Ministre de l’Agriculture, trois sujets font vraiment divergence entre nous : 

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  • la question de la baisse des charges, sur laquelle il prétend que des efforts considérables ont été faits. Je maintiens que ce n’est pas le cas, pour deux raisons : 
    * les aides attribuées aux exploitants agricoles ne sont pour la plupart pas des baisses de charges mais des mesures temporaires de report des cotisations ou des mensualités d’emprunts. Elles ne sont que conjoncturelles et ne permettent pas de corriger le déficit de compétitivité de nos productions face aux marchés européens et mondiaux. Les coûts de production chez nous sont clairement trop élevés, les contraintes trop lourdes.
    * cette question dépasse de très loin le seul sujet agricole. Les charges qui pèsent sur l’agriculture sont le reflet des charges qui pèsent sur la société française tout entière. A refuser la réforme du temps de travail, la réduction des charges sociales et fiscales qui pèsent sur tous les entrepreneurs de France, le gouvernement asphyxie aussi l’agriculture et accroît toujours un peu plus sont sentiment d’être en parfait décalage avec les tendances générales de la société. 
  • deux visions s’opposent : 
    * la vision du gouvernement est favorable à l’agro-écologie et encourage les contraintes environnementales et la surtransposition des normes européennes, trop nombreuses et dont la déclinaison française pénalise toutes nos productions. Contrairement à ce que prétend M. le Ministre, de très nombreuses normes sont surtransposées. Une liste est annexée au pied de l’article.
    * une vision plus dynamique, de l’activité agricole en tant qu’activité économique à part entière, à laquelle on donne les moyens de sa rentabilité et la souplesse nécessaire à son développement. Ce débat est un débat de fond, et il faut le conduire.
 
  • la question de l’aménagement du territoire français et de la place que doit y tenir le monde rural : 
    * l’actuel gouvernement prend des mesures qui concourent à creuser le fossé entre les zones très densément peuplées et les territoires interstitiels, notamment en privant ces derniers des équipements modernes dont ils sont fondés à disposer dans les mêmes conditions qu’ailleurs (infrastructures numériques en particulier). Cette tendance aura pour effet inéluctable à court terme d’engendrer une nouvelle vague d’exode et de désertification.
    * nous pensons que la France rurale (au sens large) a d’énormes atouts, à commencer par la qualité de vie que l’on y trouve, mais aussi grâce à la volonté et à la mobilisation des acteurs locaux qui portent de véritables ambitions. L’aménagement de ces espaces passe d’abord et avant tout par la place central que doit y tenir l’agriculture. Elle en est le ciment et l’épicentre, et la profession agricole doit être le premier partenaire de toutes les politiques publiques à la fois locales et nationales.

 

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