Les attaques de loups se multiplient dans l’Aveyron et plus globalement sur l’ensemble des territoires de montagnes français. La population de Canis Lupus croit fortement en France et certains spécimens auraient été observés jusqu’en Île-de-France. La convention de Berne classe le loup au titre d’espèce strictement protégée et qui de ce fait ne peut être chassé.
La situation critique induite par la crise agricole et les récentes attaques de loups suscitent beaucoup d’inquiétudes en particulier chez les éleveurs ovins.
Le premier département moutonnier de France est le garde-manger le mieux fourni pour les loups. Depuis des mois, la tension et le stress montent chez les éleveurs à mesure des attaques du prédateur. 231 attaques mortelles en 2017 contre 95 en 2016.
Aujourd’hui, les attaques ont lieu le jour une fois sur deux.
Justement que pourrait-on faire en Aveyron ?
Le préfet de l’’Aveyron a commandé une étude à l’INRA qui a bâti des hypothèses. Pour les 45 communes du sud Aveyron concernées, il faudrait 2650 chiens Patou et un plan de clôtures d’un coût de 35 millions d’euros. Ne parlons pas des impacts sur les paysages que cela engendrerait.
Aujourd’hui en France, 34 départements subissent des attaques contre une dizaine en 2008.
Ensemble, ils veulent faire assouplir la convention de Bern chargé de la préservation du loup. Un animal qu’ils jugent aujourd’hui surprotégé.
Sommes-nous entrain de sacrifier la ruralité au loup ?
Éleveurs, députés ou encore sénateurs, le 15 Mai 2018, nous nous sommes rendus à Bruxelles avec le même objectif : faire évoluer la politique de préservation du loup et pour défendre le pastoralisme et mettre en garde les Etats sur les conséquences de la présence du loup dans les pays de l’UE.
Cette journée a permis une mobilisation Européenne sur le sujet mais j’ai l’impression que nous tournons en rond !
Suite à la rencontre que Michel Dantin et José Bové ont bien voulu organiser au Parlement Européen à Bruxelles j’ai adressé quelques remarques adressées par courrier au Commissaire Vella.
Je souhaitais revenir sur deux points qui me paraissent fondamentaux :
- D’abord, sur le besoin d’objectivation de la situation réelle de l’espèce loup au terme de plusieurs années de protection qu’on peut qualifier de stricte. A la fois les comptages et les différenciations entre individus de race pure et hybrides posent énormément de questions et sèment le doute. Bâtir des perspectives d’avenir me paraît d’abord requérir la levée de ces hypothèques.
- Ensuite, sur le fait que dans de très nombreuses zones, la protection efficace des troupeaux n’est tout simplement pas possible, comme le soulignent les conclusions – pour le sud du département de l’Aveyron – une étude conduite par l’INRA sur commande de l’Etat français, qui conclue tout simplement à la non-protégeabilité des troupeaux compte tenu des caractéristiques morphologiques, topographiques et agropastorales de ce territoire.
Pour conclure, je pense que nos échanges gagneraient beaucoup à se dérouler sur place, au contact des réalités de terrain qui nous conduisent à le solliciter et à poursuivre toutes les démarches – à la fois au plan national et au plan européen – que nous avons initiées.
Aussi, je lui propose de programmer, un déplacement en Sud Aveyron où j’aurai le plaisir à le recevoir dans le format qui lui paraîtra le plus adapté de manière à lui faire toucher du doigt nos attentes et les contraintes qui sont les nôtres.