Question écrite n° 7083 – Financement et prise en charge de la dépendance des personnes âgées

Question écrite posée par Arnaud Viala pour le Ministère des solidarités et de la santé concernant  le financement et la prise en charge par la Nation de la dépendance des personnes âgées.

M. Arnaud Viala alerte Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le financement et la prise en charge par la Nation de la dépendance des personnes âgées. Les conseils départementaux atteignent partout leurs limites en termes d’accompagnement et ont tendance à resserrer les allocations de prestations, notamment en termes d’APA, faute de moyens suffisants. En outre, la politique nationale de maintien à domicile, particulièrement adaptée dans la plupart des territoires, et qui trouve son prolongement dans l’habitat regroupé (foyers logements…) avant que les gens ne soient contraints d’aller en EPHAD, est mise à mal par les restrictions budgétaires qui créent des situations de grande précarité, et parfois de danger pour les personnes âgées les plus modestes. Structurellement, les problèmes s’aggravent créant des situations intenables pour les personnes âgées comme pour le personnel soignant. Ainsi, à l’image de I’ONDAM médico-social dont la progression est limitée, voire les crédits gelés en cours d’année, les moyens budgétaires des EHPAD stagnent, voire diminuent, alors que les besoins en soins requis (PMP) et le niveau de perte d’autonomie (GMP) des résidents augmentent. Le refus de l’agrément de l’avenant fin 2017, visant à augmenter la valeur du point dans la branche des aides à domicile par son ministère, alors que celui-ci faisait l’objet d’un accord global des partenaires sociaux et respectait l’enveloppe allouée pour la négociation, a porté un coup aux salariés du secteur. Les taux d’encadrement des personnels sont insuffisants et impactent directement les conditions de travail et par répercussion les conditions et la qualité de la prise en charge des résidents. L’insuffisance de personnel impose des cadences soutenues, synonyme de pression pour les équipes dont la présence auprès des résidents comme auprès des personnes à domicile peut se compter en minutes. Ces contraintes horaires sont génératrices d’effets négatifs pour les personnes accompagnées. Le plan solidarité grand-âge en 2006 avait préconisé l’ambition d’un personnel pour un résident. Aujourd’hui, la réalité est en moyenne de personnel par résident. Nous pensons qu’un taux d’encadrement de 0,8 serait pour tous une bouffée d’oxygène. Les profils des publics accompagnés ont fortement évolué. L’alourdissement de la dépendance a entraîné un changement de la charge et de la nature du travail, sans pour cela être accompagné financièrement par les départements. L’augmentation des pathologies psychiatriques et des troubles démentiels ont de lourdes conséquences pour le personnel. La pénibilité du travail et l’usure professionnelle qui accompagnent cette situation génèrent de l’absentéisme. L’ensemble de ces facteurs contribue au manque d’attractivité des deux secteurs, aide à domicile et EHPAD, qui peinent à recruter. La valorisation salariale insuffisante de ces métiers réputés particulièrement difficiles en EHPAD, éloigne les candidats qualifiés qui tendent à préférer d’autres formes ou lieux d’exercice. L’ensemble de ces problèmes pousse les personnels soignants à la grève qu’ils considèrent comme un ultime recours pour faire entendre leurs difficultés. Il lui demande d’ouvrir la réflexion sur le financement et la prise en charge par la Nation de la dépendance. Il est essentiel d’avoir une vision et un projet sur le long terme et non plus des mesures ponctuelles d’ajustement.

 ‼️Pas de réponse pour le moment, vous pouvez aller chercher la réponse sur le site de l’Assemblée nationale : http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-7083QE.htm