La fin du diesel.
Nicolas Hulot a annoncé le 9 juillet dernier la fin des véhicules thermiques dans toute la France en 2040. Respecter ce calendrier national implique une disparition du diesel et de l’essence dans les grandes villes à l’horizon 2030… Avenir du site BOSCH, hausse du gasoil, dématérialisation des cartes grises, contrôle technique…

Fin janvier, je sors de la réunion en Préfecture avec les responsables allemands et locaux du groupe Bosch. Nous leur avons fait part de nos craintes pour l’avenir des emplois et de la filière diesel.
L’avenir de notre département tout entier est indissociablement lié à celui de notre usine d’Onet-le-Château.
Les annonces politiques et médiatiques sur la fin programmée de moteur diesel à court terme sont irresponsables.
1700 emplois sont en jeu sur l’usine de Rodez, et ailleurs la capacité de notre territoire et de toutes les zones rurales à affronter les défis de la transition énergétique est mise à mal.
L’usine est implantée depuis 1970, elle s’est développée et l’engagement de tous les acteurs a permis de faire des investissements importants.
Depuis, La BOSCH est devenue le 1er employeur et a obtenu ces cinq dernières années tous les trophées qualités industrielles, usine du futur, qualité des relations sociales.
Aujourd’hui, pour réussir les mutations technologiques, la société doit investir.
Nous nous sommes rassemblés et mobilisés avec tout le personnel de l’usine, la population pour préserver les emplois, l’industrie et l’avenir.

À la suite de cette rencontre, Monsieur Gackstatter, Président de la division PS, et Monsieur Carrié, Président de Robert Bosch France, ont fait le point avec les Représentants du Personnel et auprès des salariés afin de préciser les grands axes de la solution industrielle préconisée par le Groupe Bosch.
Après avoir dressé un tableau des difficultés rencontrées par la division PS notamment concernant le marché du Diesel en Europe, les solutions envisagées furent présentées autour de deux axes principaux permettant d’envisager une transition évitant tout licenciement économique.
Dans un premier temps, convertir une ligne de production de CRI 2.18 en une ligne CRI 2.20 et, en parallèle, mais dans un horizon plus difficilement chiffrable, poursuivre l’accompagnement du site vers la diversification de ses activités.
Pour y parvenir, Monsieur Gackstatter invitait les Représentants du Personnel à une négociation avec la Direction du site pour trouver un accord d’ici mi-avril 2018 permettant notamment de réduire les coûts inhérents à l’activité partielle envisagée au cours des prochaines années.
Des premières réunions de négociations se sont déroulées.

Dans une situation d’attente prolongée, en l’absence de réponse satisfaisante aux attentes et face à des concessions sociales significatives attendues par la Direction, l’intersyndicale (composée des organisations syndicales CFDT/CFE-CGC/CGT et SUD) a appelé à une mobilisation.
Face à cette situation, les représentants du personnel et la direction se sont réunis le 19 mars afin de comprendre les revendications et d’identifier les conditions d’une sortie de crise.
A l’issue de ces négociations, les parties sont convenues ce qui suit

Précisions de la direction sur le projet industriel envisagé pour le site de Rodez.
1.1- Perspectives de volumes pour les produits fabriqués sur le site dans les prochaines années (2018/2021)
Dans le cadre de la flexibilisation d’une ligne en CRI 2.20 (14 M€ d’investissements), la division PS s’engage à ce que 8% à minima du volume global des CRI-MV (PC) des générations actuelles et à venir produits en Europe soient alloués au site de Rodez.
La modernisation de la ligne d’injecteurs est prévue au cours du premier semestre 2019.
1.2 – Perspectives pour le site de Rodez en vue d’une diversification de la production
Le groupe Bosch estime qu’il existe de réelles opportunités pour Rodez d’identifier de nouvelles activités en dehors de ses productions actuelles. Les perspectives identifiées à ce stade dans le cadre du GRI présentent de meilleures opportunités qu’une ligne d’injection essence en terme d’emplois.
Le groupe Bosch est pleinement conscient que la réalisation pratique de ces différentes pistes de diversification suppose des niveaux importants d’investissements.
Les domaines identifiés à ce jour sont : l’automobile, l’aéronautique, l’horlogerie, le médical, ainsi que des applications hydrogène.
D’autres initiatives ont déjà débuté (consulting industriel, internalisation, …).
Dans le cadre de la diversification, Bosch est prêt à investir les moyens nécessaires pour la prospection, le développement et la production de projets économiquement viables.
Les projets seront suivis avec la plus grande transparence dans le cadre du GRI avec l’appui de l’expert des représentants du personnel.
1.3 Engagement de maintien du site de Rodez au sein du Groupe Bosch
Les investissements décrits ci-dessus se déploieront à Rodez, au sein du Groupe Bosch.
Précisions sur les contreparties sociales attendues face aux mesures évoquées ci-dessus.
Pour permettre la réalisation des investissements Bosch, les Organisations Syndicales s’engagent à négocier un accord de transition 2018-2021 permettant de maintenir la compétitivité des opérations sur le site.
Les organisations syndicales sont conscientes de la nécessité de discuter notamment du temps de travail, des coûts pour l’entreprise des heures non travaillées (objectif d’un coût résiduel de 15% maximum), de mesures additionnelles de flexibilité.
L’objectif des parties est de trouver un équilibre des efforts entre les investissements envisagés et les mesures sociales consenties par les salariés.
Levée de la grève sur le site.
En contrepartie des engagements ci-dessus pris par la direction, les Organisations Syndicales prennent l’engagement de demander aux salariés de lever la grève du site actuellement mise en place dans les meilleurs délais.
Reprise des négociations pour assurer l’avenir du site.
L’action menée au cours des derniers jours reflète une forte angoisse de la part des salariés du site.
Conscients des enjeux actuels pour l’avenir du site, les parties souhaitent que le dialogue social se poursuive avec confiance et dans la droite ligne de ce qui résulte du présent protocole.
Enfin, les Organisations Syndicales insistent pour que le présent protocole soit ratifié, à posteriori, par la direction de Robert Bosch France.

Le lendemain, j’assistai à l’assemblée générale de la Fédération Nationale de l’Automobile 12, ou l’on se préoccupait des mêmes questions : hausse du gasoil, dématérialisation des cartes grises, contrôle technique…
En filigrane, mon souci d’élu est aussi de veiller à ce que des bouleversements irréfléchis ne viennent pas démanteler notre réseau de garagistes et réparateurs indispensables à une bonne qualité de vie en campagne.